Bénir le repas

Origine :
Bénir signifie :”Louer la divinité pour ses bienfaits, glorifier Dieu par des actions de grâces” ou encore “exalter (quelqu’un ou quelque chose) pour exprimer sa reconnaissance, sa satisfaction” “louer/remercier”. L’idée est de s’arrêter un instant avant de commencer à manger pour exprimer sa reconnaissance pour la nourriture et se rappeler que tous n’ont pas la même chance que nous. Cela peut se faire de différentes manières. La plus habituelles est que l’un des membres de la tablée fasse une prière, mais on peut aussi chanter un chant, faire quelques instants de silence, etc… Synonymes: “rendre grâce”, “faire la prière”


Il est de coutume chez toute bonne famille évangélique de “bénir le repas”. Arrêtons-nous donc un instant sur cette pratique. Comme explicité ci-dessus, bénir peut signifier louer une divinité pour ses bienfaits ou exalter pour exprimer sa reconnaissance. Si c’est cette définition que nous retenons il faut alors se résoudre à admettre que ces mêmes bonnes familles évangéliques pratiquent un culte impie et sordide qui consiste à considérer la nourriture comme une divinité qui mérite louanges pour ses bienfaits. D’autre part comme une bonne partie des évangéliques se recensent aux États-Unis d’Amérique et qu’ils sont adeptes de la bénédiction du repas, on pourrait se demander quels bienfaits leur apportent leur repas quand on constate la masse moyenne de ces mêmes évangéliques. Force est donc de constater premièrement, après une analyse somme toute succincte il est vrai, qu’il y a une légère erreur sémantique.

Si l’on admet que cette expression signifie simplement louer (vanter les mérites), et que l’on pousse la traduction encore plus loin en admettant que la personne qui “bénit le repas” bénit en fait Dieu pour le repas et le remercie, il faut alors se demander pourquoi remercier Dieu et bénir Dieu et pas la maîtresse maison (car il ne s’agit que très rarement du maître de maison) qui a préparé le repas. En effet, quand la cuisinière (pas la machine, la personne!) a passé la matinée à préparer un succulent repas et que l’on ne béni que Dieu pour le repas, et pas un mot pour la personne qui l’a préparée il y a de quoi créer des lézardes dans le plus solide des couples.

Mais bien entendu les diatribes ci-dessus sont ineptes. En effet, si vous côtoyez suffisamment de bons évangéliques vous en rencontrerez certainement certains qui utilisent une formule dérivée à savoir “… bénir ce repas pour nos corps…” ou encore “… sanctifier (ndlr:le rendre saint) ce repas pour nos corps”. Nous y sommes, en fait l’évangélique moyen, ou plutôt devrais-je dire l’évangélique modal, demande à Dieu de rendre le repas saint. C’est donc sous entendu qu’avant la prière il n’est pas saint. Alors bon quelques commentaires à ce sujet:

1) Allez dire à la maîtresse de maison sus-mentionnée que non seulement vous ne la remerciez pas pour son travail, malgré le fait qu'elle a bossé toute la matinée pour le préparer, mais qu’en plus vous la soupçonnez de n’avoir pas respecté les conditions d’hygiène nécessaires et qu’il faut une intervention divine pour réparer les dégâts.

2) Si ce n’est pas la faute de la maîtresse de maison, c’est donc que c’est celle des services industriels. Mais malheureusement ces derniers sont sous une telle surveillance et ont des normes de qualités si sévères que demander à Dieu d’intervenir pour corriger leurs manquements frise l’insulte.

3) Si vous parlez à certaines personnes qui ont fait des voyages sur le continent africain par exemple, qui avaient là-bas de vraies raisons d’avoir des doutes sur la salubrité de la nourriture, vous constaterez un léger problème. En effet, certains ont passé de sales quarts d’heures (sans jeu de mots) à se vider à cause de certains microbes, qui avaient malheureusement résisté à la bénédiction du repas. La rumeur veut qu’Arthur Blessitt, mourant de soif et arrivant vers une flaque d’eau grouillante en n’ayant que cela ou la déshydratation, se pencha sur la flaque, ferma les yeux et lança un fulgurant “Lord kill them all!” (ndlr: Seigneur tue-les tous), pu boire l'eau. La rumeur ne dit pas s’il fut malade mais il ne semble pas.

Il faut donc constater que sanctifier le repas quand il est déjà saint, est plus facile que remercier la cuisinière pour son travail